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Notre saint patron

Notre dévotion et demande d'intercession à notre Saint-Patron :

Saint Benoît Joseph Labre

Mercredi Saint 16 avril 1783, mourait à Rome l'un des saints les plus extraordinaires des temps modernes, Benoît Joseph Labre. 

Il ne fut ni prêtre, ni moine, ni pieux laïque d'une paroisse. Pourtant il aurait pu êtretre prêtretre; il aurait voulu êtretre moine. 

Né à Amettes en Artois, le 26 mars 1748, d'un père laboureur, aîné de quinze enfants, il a vécu jusqu'à dix-neuf ans la vie d'un bon jeune homme destiné au sacerdoce. Il est allé à la petite école, il a appris le latin chez son oncle paternel, le curé d'Erin, et un peu de philosophie chez son oncle maternel, le vicaire de Coureville. Il a voulu ensuite rentrer dans un couvent, il a essayé cinq monastères, trois chartreuses et deux trappes. Aucun n'a voulu de lui. A la sortie du cinquième, tout d'un coup, il s'est décidé. Il est parti pour l'Italie, commençant un interminable pèlerinage, marchant sept années durant, parcourant trente mille kilomètres, visitant tous les sanctuaires fameux de la chrétienté, en France, en Italie, en Espagne, en Suisse et en Allemagne. En 1779, il s'est fixé à Rome où il est mort quatre ans plus tard dans la condition d'un mendiant.

Benoît Joseph Labre est un saint unique, peut-ê un des saints les plus semblable au Christ, parce que, à l'image du Christ, il n'a jamais eu de maison, ni même une pierre où reposer sa tête

Ses œuvres complètes se composent de trois lettres, toutes les trois antérieures à ses pèlerinages. 

Benoît Joseph Labre ne rencontre pas les puissants de ce monde, il ne fréquente pas ceux qui écrivent, qui prennent des notes, rédigent leurs mémoires. Et les littérateurs et les puissants de ce monde ne s'intéressent pas à lui.

Vraiment sa vie aura été cachée.

Mais sa mort est une mort triomphale, sa sépulture, celle d'un homme illustre.

Pourtant, quand il gît, mourant dans la chambre de la via dei Serpenti, il est le dernier des derniers (le pauvre Français à l'aumône, le mendiant inconnu). Mais à peine est- il mort que des troupes d'enfants se répandent dans les rues de Rome, criant : «il santo è morto», 

Exposé à la foule durant plusieurs jours, Le corps de Benoît Joseph est demeuré flexible et sans odeur. 

Très vite, la réputation de sainteté gagne la France, fortifiée par de nombreux miracles : une religieuse est guérie dans le Comtat, dès le mois de juin 1783. 

Dans toutes les auberges où il est passé, l'image du saint mendiant est en bonne place. Benoît Joseph Labre, ignoré de son vivant, rayonne maintenant de la splendeur de la Vie éternelle. A la fin de sa vie obscure, il aurait eu la prescience de ce triomphe. 

 La sainteté de Benoît Joseph Labre est acclamée après sa mort, mais elle avait été vénérée de son vivant.

Ce mendiant pouilleux, ce vagabond déguenillé, non seulement n'était pas rejeté, mais encore il attirait à lui, inspirait du respect, est plein de réserve, de douceur, de modestie, de distinction, d'affabilité, «de telle sorte qu'on l'aimait rien qu'à le voir».

Quand les habitués le voyaient passer, ils se disaient entre eux : « comme il paraît heureux !» 

Pourtant il ne prêche pas, il n'exhorte pas, il ne monte pas sur une borne pour haranguer le populaire. Il parle même si peu qu'il ne répond pas toujours aux questions.

Il utilise peu de paroles, et celles-ci sont brèves, et quelque peu mordantes

Lorsque Le pape Pie VI partit pour Vienne, afin de rencontrer l'empereur Joseph II, on demande à Benoît Joseph Labre s'il est allé le voir passer: «A quoi sert de le voir passer?, répondit-il, il faut plutôt le recommander à Dieu»

Le silence où il s'enferme a quelque chose de monastiqueC'est un silence qui ne rebute pas. 

Benoît Joseph Labre parle, mais il parle à Dieu

Dans les églises où il se complaît, quand le soir vient, il se croit seul. Alors les rares visiteurs attardés l'entendent prier à haute voix dans le tabernacle et faire des oraisons jaculatoires. 

L'abbé Marconi, son dernier confesseur, l'écoute répéter «à mon Seigneur, cette Croix». 

Le silence de Benoît Joseph Labre est un silence sacré. Cet homme qui, au milieu d'un siècle bavard, ne discourt jamais, et au milieu d'une vie agitée, bruyante et caquetante, se tient muet. Ce silencieux a séduit et séduit encore aujourd'hui tous ceux qui tentent de le connaî. Peu de saints ont aussi peu témoigné sur eux-mêmes. Pourtant on le croit plus que les autres. On ne compte pas les personnes qui ont dit : «c'est mon saint préféré». 

Saint Benoît Labre ne vieillit pas. C'est un saint transparent. Nous avons de la peine, il est vrai, à le prendre comme il est. Pourquoi cet interminable pèlerinage ? Pourquoi la mendicité ? Pourquoi surtout la repoussante saleté ? Tout cela ne s'explique guère, mais on peut essayer d'y comprendre quelque chose.

 La liste de pèlerinages –regardons-la– est significative. Elle révèle des préférences. Lorette d'abord, visitée onze fois. Notre-Dame de Lorette dans la marche d'Ancône, est le sanctuaire préféré des Français, qui ont leur chapelle dans le sanctuaire, et bénéficient d'un hospice fondé pour eux, à la fin du XVIème siècle, par le cardinal de Joyeuse. Vous savez que nous avons en France un nombre incalculable de chapelles Notre-Dame de Lorette édifiées la plupart en souvenir d'une visite à la Santa Casa. Je ne sais si cela suffit à expliquer la prédilection de Benoît Labre. La Santa Casa –il faut le rappeler aussi– est le lieu privilégié de la dévotion à l'Annonciation, à l'Incarnation.

Labre, nourri en son adolescence de la spiritualité de l'école française, honore en ce sanctuaire les ««grandeurs de la Vierge», qui a sa part dans l'Incarnation. Il honore la Vierge qui prononce ces paroles : «Elle ancilla Domini », « par lesquelles, dit Bérulle, la très Sainte Vierge Marie se vide de soi-même et se remplit de Dieu, se perd en Dieu».

Après la Vierge, saint François d'Assise. Quatre pèlerinages de Benoît-Joseph à Assise et trois au mont Alverne où saint François, le 14 septembre 1224, avait reçu les stigmates.


Enfin, Rome, où Benoît Labre va en pèlerinage cinq fois entre 1770 et 1779, où il passe les dernières années de sa vie, où il meurt. Benoît Joseph Labre est un «Romée». Il révère le pape qu'il appelle «le Vice Dieu», il révère les martyrs.

Benoît-Joseph Labre avait une vie intérieure intense et est un pèlerin mendiant. S'iI choisit l'Italie pour mener cette vie, ce n'est pas un hasard. En France, on arrête les vagabonds, puis on les enferme dans des hôpitaux généraux. En Italie le mendiant a droit de cité. «Je vais entrer dans un pays où il fait bon pour les voyageurs» , (où il fait bon pour les mendiants ), écrit Benoît Labre à ses parents, lorsqu'il arrive en Piémont. 

Seulement ce mendiant-là, s'il est aussi sale que les autres et, peut-ê même encore plus sale, n'est pas un mendiant comme les autres. Bien sûr il mendie, et il n'y a pas trente-six façons de mendier : il tend la main à la porte des églises, il prend la file aux distributions de pain et de soupe des cardinaux et des grands seigneurs.

 Les deux dernières années de sa vie, il loge à l'hospice évangélique de l'abbé Mancini; il y partage avec les autres pensionnaires le dortoir commun. 

Mais c'est quand même un curieux mendiant, parce que c'est un mendiant qui donne aux pauvres. ...